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analyse de l'oeuvre
Collège Mathias Grünewald
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Analyse d’oeuvre : « La mémoire » de René Magritte
1. l’auteur ; dates de naissance et de mort courte biographie ; René François Ghislain Magritte, né le 21 novembre 1898 à Lessines en Belgique, et mort à Bruxelles le 15 août 1967, est un peintre belge surréaliste. En 1910, ses parents s’installent à Châtelet où il suit un cours de peinture. De 1916 à 1918, Magritte fréquente l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles. Biographie : Fils d’un tailleur de Gilly (Belgique) l’enfance de René Magritte est marquée par des déménagements constants, du fait des difficultés financières de ses parents. En 1912 sa mère dépressive se suicide en se noyant. La vie de Magritte sera fortement marquée par cet épisode de son enfance. En 1916 Magritte fréquente l’Académie Royale des beaux-arts de Bruxelles et commence une carrière d’illustrateur et de publiciste. En 1927 Magritte quitte la Belgique et rencontre les surréalistes (André Breton, Paul Eluard, Max Ernst, Salvador Dali) et participe à leurs activités, avant de réaliser en 1936 sa première exposition à New-York et de voir son œuvre reconnue internationalement.
2. la date de production, La mémoire de René Magritte a été peinte en 1938. le lieu d’exposition actuel ; Menil Collection, Houston (La Menil Collection est un musée d’art moderne et contemporain situé à Houston, au Texas, dans le sud des États-Unis, et qui rassemble les œuvres de la collection de Jean et Dominique de Ménil.)
3. Le support utilisé est la peinture à l’huile sur toile
4. Analyse plastique : Le ciel est serein, les nuages flottants, la mer calme et le visage posé. Tout dans le tableau respire a priori une certaine quiétude. Seule la trace de sang vient entacher cette paix apparente d’un rouge vif qui tranche avec la pâleur du visage et contraste avec la couleur verte de la feuille. La tête au premier plan du tableau est coupée à la base du cou. La tache de sang évoque un passé lourd et est l’image de quelque chose de mouvant, tandis que la tête donne l’image d’une certaine fixité. Le quart haut à gauche du tableau est occupé par une perspective donnant à penser que quelque chose arrive dans le lointain Le rideau rouge sombre délimite une partie du tableau. Le bord du rideau se prolonge par la raie de la chevelure, le nez, les lèvres, le menton et enfin par une éraflure sur le parapet, dans le bas du tableau. Le parapet lui-même est séparé en trois parties. Sur celle du milieu est posée une feuille séparée de l’arbre ou de la tige. La légèreté de la feuille contraste avec l’apparente lourdeur de la tête. L’œuvre de René Magritte joue souvent le décalage entre un objet et sa représentation. Il s’agit en fait de considérer l’objet comme une réalité concrète et non pas en fonction d’une valeur esthétique. La peinture n’est jamais une représentation d’un objet réel, mais l’action de la pensée du peintre en action. Magritte excelle dans la représentation des images mentales, pour Magritte la réalité visible doit être approchée de façon objective sans lyrisme. Le mystère apparait dans l’assemblage et dans la disposition des objets de l’œuvre. Peintre de la métaphysique et du surréel, Magritte traite ses sujets avec humour, de façon à saper le fondement de toute récupération académique.
5. La mémoire de René Magritte, peint en 1948 est la fin d’une longue série concernant la Seconde Guerre Mondiale, où figure la Marianne dans chacun d’eux mais avec un décor différent, tout en conservant certains éléments importants. Tous témoignent d’événements survenus en France pendant cette période de la vie de Magritte.
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6. LE SURRÉALISME Repère historiques : De 1914 à 1918, la Première Guerre mondiale bouleverse l’Europe. Des millions d’hommes sont tués ou blessés. Pourtant, l’armistice et les traités de paix signés, l’ordre social antérieur est rétabli. La vindicte populaire dénonce les profiteurs de guerre. L’indignation nourrit chez certain le rejet des institutions et pousse aux comportements exaltés propres aux Années Folles. Face à une réalité devenue insoutenable, le salut est recherché dans l’oubli ou dans la négation. Contexte du surréalisme : Le mouvement surréaliste naît en France à la suite de la Première Guerre mondiale, dans la lignée du mouvement Dada. Les artistes surréalistes accordent une grande importance à la représentation illusionniste, au rêve, à l’imagination, et sont marqués par la psychanalyse. Ce mouvement influence la peinture, la littérature (Louis Aragon, 1897-1982) mais aussi le cinéma (Luis Buñuel, 1900-1983). Les sujets picturaux se caractérisent par d’étranges associations d’éléments qui donnent à voir ce que seule l’imagination peut créer, des mondes extraordinaires ou des réalités impossibles.
Note humoristique :
En 1936 Magritte adresse une lettre ironique à un critique d’art du journal Le Soir : « La bêtise est un spectacle fort affligeant mais la colère d’un imbécile a quelque chose de réconfortant. Aussi je tiens à vous remercier pour les quelques lignes que vous avez consacrées à mon exposition. Tout le monde m’assure que vous n’êtes qu’une vieille pompe à merde et que vous ne méritez pas la moindre attention. Il va sans dire que je n’en crois rien et vous prie de croire cher Monsieur Dupierreux en mes sentiments les meilleurs. Magritte, 3 mai 1936, rue Esseghem, Jette Bruxelles »
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